L’ICÔNE OU IMAGE NOTRE-DAME DE GRÂCE

 

Patronne de l’archidiocèse de Cambrai

 

Texte transmis par l’abbé Marc Lamotte

 

Aperçu Historique

 

L’Icône Notre-Dame de Grâce a été vénérée à Constantinople durant de nombreux siècles.

Certains ont parfois pensé que l’Icône avait été, au XVème siècle, l’objet d’un transfert de l’Orient à Rome afin de la préserver des périls de la guerre.

C’est vraisemblablement le Cardinal de Brogny, Jean Allarmet, qui la rapporta. Il était légat du Pape, vice chancelier et juriste et il présida le Concile de Constance.  De par ses missions, il entrait fréquemment en contact avec  l’Orient, il avait l’occasion de rencontrer de nombreux patriarches grecs. C’est probablement par ce biais qu’il reçut l’Icône.

Fursy de Bruille, chanoine de la cathédrale de Cambrai était son secrétaire. Le Cardinal lui légat l’Icône et il revint  à Cambrai où il en fit don à la cathédrale.

L’Icône fut installée solennellement dans la cathédrale le 14 août 1452 et fut l’objet d’une immense vénération et d’un attachement sans faille.

En 1793, la sainte Image fut cachée dans une maison particulière, et en 1803, Mgr Belmas la rendit à la piété des fidèles. Conduite ainsi jusqu’à nous et conservée par la divine Providence, l’Image de Notre-Dame de Grâce, dont la reproduction ci-dessous est la copie rigoureusement fidèle, a toujours été notre protectrice, notamment en 1649, 1657 et 1871, dates de périls, de supplications et de délivrance.

 

Des millions de personnes vinrent en pèlerinage. Ainsi, 100.000 pèlerins en une seule journée,

le 24 mars 1804 ; des trains entiers au début de ce siècle : la foule des pauvres et des humbles.

 

De même des notables comme Philippe le Bon et Charles le Téméraire, les rois Louis XI,

François 1er, Henri IV, Louis XIV, les empereurs Maximilien et Charles le Quint. Le grand Fénelon, le Cygne de Cambrai, célébrait la messe chaque samedi au pied de Notre-Dame de Grâce.

 

Le pape Léon XIII fit couronner Notre-Dame de Grâce le 14 mai 1894 dans la Cathédrale-Métropole, laquelle fut érigée en Basilique le 17 mars 1896.

 

Sainte Bernadette de Lourdes qui n’a jamais aimé la statue de la Grotte a déclaré « voilà ce que je trouve le plus ressemblant » en désignant l’Icône de Cambrai.

Ce sur quoi, dans un dialogue avec Picasso, André Malraux renchérit encore davantage sur la qualité de notre Icône !

 

Mgr Théas lui-même – alors évêque de Tarbes et Lourdes – était à Cambrai, avec 150.000 personnes, en 1952, pour le 500ème anniversaire de l’arrivée de l’Icône dans la cathédrale. Il a pu déclarer : « Il m’a été très agréable de quitter les bords du Gave pour venir vénérer, avec vous, l’Image de Notre-Dame de Grâce dont Ste Bernadette disait qu’elle ressemble le plus à la Sainte Vierge qui lui est apparue 18 fois… Pour vénérer la douceur et la bonté de Notre-Dame de Lourdes, il faut contempler Notre-Dame de Grâce ! »

 

50 ans plus tard, pour le 550ème anniversaire de l’arrivée de l’Icône, l’archevêque de Cambrai – Mgr Garnier – et l’évêque de Tarbes et Lourdes – Mgr Perrier – ont voulu fêter l’événement et concrétiser les propos de Ste Bernadette.

 

Devant 3.000 pèlerins de Cambrai, dans la soirée du 5 août 2002, une grande reproduction de l’Icône Notre-Dame de Grâce, fut bénie et installée solennellement  dans les Sanctuaires de Lourdes, plus précisément dans le chœur de l’église Ste Bernadette, face à la grotte de Massabielle. Cette splendide reproduction, d’1 mètre 57 de hauteur, fut entièrement peinte à la main par Monsieur Joannès Peklibanidès, artiste peintre de l’école macédonienne du Mont Athos (Grèce du Nord).

Nous terminerons notre historique en rappelant qu’une grosse partie de notre diocèse, dont le doyenné de Frasnes, dépendait jusqu’à la Révolution de l’archevêché de Cambrai.